L’implication des usines Renault pendant la Première Guerre mondiale
Par David Azoulay 3ème1
Au début de la Grande Guerre, les usines Renault de l’île Seguin à Billancourt, à moins de 2 km de la cité scolaire JB Say, dans l’actuel Boulogne Billancourt, sont en partie fermées. Mais Louis Renault et ses collaborateurs sont rappelés du front pour rouvrir l’usine à la demande de la Défense Nationale à cause de la rapide avancée de l’armée allemande.
Des véhicules de guerre mais pas seulement
Pendant quatre ans, Renault doit répondre à la demande de l’armée et s’adapter à de nouvelles fabrications :
− Des camions, ambulances, tanks
− Des moteurs d’avion et même des appareils de reconnaissance (avion AR). Du torpédo 11 CV type « guerre » à la 6 cylindres du maréchal Joffre.
− … et dès août 1914 : en plus des différents types de véhicules, déjà cités, Renault reçoit l’ordre de fabriquer des obus en grande quantité pour l’armée … comme le montre ce tableau de production ci-contre, Renault fabrique 2 millions d’obus pendant la guerre
Renault livre à l’armée à peu près tous les types de voitures de sa gamme 1914. En 1917, avec l’appui du général Jean-Baptiste Eugène Estienne, l’industriel dessine et construit le premier char mitrailleur léger Renault FT 17 dont les qualités remarquables contribuent à la victoire finale de 1918.
De plus les taxis de la Marne étaient de la marque Renault ! Lors de son lancement en 1905, personne ne peut présager que le type AG de Renault allait connaître un tel succès, mais aussi qu’il allait infléchir quelques années plus tard, le sort de l’histoire de la France… Il deviendra un symbole de la Première Guerre mondiale !
Travail des femmes
L’emploi des femmes dans les usines Renault de Billancourt participe grandement à la guerre totale.
Combien sont-elles ?
Entre 1914 et 1916, le nombre d’ouvrières est multiplié par 6. Et sur toute la période de la guerre, il est multiplié par 10. Leur implication de plus en plus importante est déterminante : elles représentent 1/3 de l’effectif début 1918.
Un travail physiquement très dur
La journaliste Marcelle CAPY, travaille quelques semaines dans une usine. Son témoignage qui est publié dans La Voix des femmes entre novembre 1917 et janvier 1918 est édifiant :
« L’ouvrière, toujours debout, saisit l’obus, le porte sur l’appareil dont elle soulève la partie supérieure. L’engin en place, elle abaisse cette partie, vérifie les dimensions (c’est le but de l’opération), relève la cloche, prend l’obus et le dépose à gauche.
Chaque obus pèse sept kilos. En temps de production normale, 2 500 obus passent en 11 heures entre ses mains. Comme elle doit soulever deux fois chaque engin, elle soupèse en un jour 35 000 kg.
Au bout de 3/4 d’heure, je me suis avouée vaincue.
J’ai vu ma compagne toute frêle, toute jeune, toute gentille dans son grand tablier noir, poursuivre sa besogne. Elle est à la cloche depuis un an. 900 000 obus sont passés entre ses doigts. Elle a donc soulevé un fardeau de 7 millions de kilos.
Arrivée fraîche et forte à l’usine, elle a perdu ses belles couleurs et n’est plus qu’une mince fillette épuisée.
Je la regarde avec stupeur et ces mots résonnent dans ma tête : 35 000 kg ».
Les conditions de travail pendant la Grande Guerre sont très pénibles et souvent dangereuses. L’effondrement d’un atelier provoqua ainsi la mort de 26 personnes, en juin 1917.
Conclusion
Durant toute la 1ère guerre mondiale, Renault a été fortement impliqué dans fabrication de véhicules et d’armes de guerre grâce, entre autres, à la main d’œuvre féminine et participe à une guerre totale.
Louis Renault devient un héros international par sa contribution à la victoire des Alliés, d’ailleurs, en 1918, il est le seul civil à être décoré de la Grand-Croix de la Légion d’honneur.
La participation intensive de l’usine Renault dans cette guerre totale permet de développer fortement son image dans le monde.